Dans les milieux « alter », il n’est pas rare de rencontrer des familles bohèmes dont les enfants fréquentent l’école publique. Parfois pour des raisons financières, pratiques, politiques... Mais, bien plus souvent qu’on ne le croit, ce sont les enfants eux-mêmes qui pointent le doigt vers le chemin d’une vie plus classique.
Les exemples autour de moi abondent : enfants de nomades en quête d’amitiés plus durables qui prônent la sédentarisation de leur famille ; enfants libres réclamant d’aller à l’école ; élèves d’écoles alternatives faisant « des pieds et des mains » pour rentrer à l’école publique... Malgré le décalage entre leur réalité familiale et scolaire, ils semblent s’y épanouir au contact d’un plus grand nombre d’enfants de leur âge et, pour certains enfants ayant soif d’apprentissages formels, d’un cadre de travail qui s’y prête.
Parmi eux, j’aimerais vous conter l’aventure de Sophie, maman consciente et libre, dont le chemin a pris un grand virage récemment.
Le choix de Saphir
Sophie a quatre enfants de 16, 14, 11 et 3 ans, de papas différents. D’abord Rubyn et Pele, puis Saphir, et puis le petit Nanouk. Dans son récit, nous suivons le parcours de Saphir et Pele.
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À 5 ans, tous les matins, Saphir étudiait de lui-même les chiffres et les lettres tandis que Pele et Rubyn étaient à l’école. Il voulait apprendre plus, il était prêt. Il a demandé à rentrer à l’école cette année-là, ce qui est rare en Allemagne, où nous habitions, et où l’école est obligatoire à partir 6 ans1.
Il est allé dans une petite école primaire de village, où il n’y avait que cinq filles dans sa classe. Dans ce groupe, il se sentait très mal à l’aise, donc il n’y allait qu’une ou deux fois par semaine et le reste du temps il étudiait à la maison.
Cette année-là, entre septembre et novembre il a appris à lire tout seul. Je me suis rendu compte qu’il n’avait besoin ni de l’école, ni de moi, pour le soutenir. Il venait parfois me poser une question. Il y arrivait très bien tout seul.
J’ai trouvé un accord avec le directeur pour que Saphir ne fréquente l’école que deux jours par semaine. Puis, quand il a eu 7 ans, j’ai décidé de partir vivre au Portugal. ».
Homeschooling et liberté
Dans sa vision nomade, Sophie imagine faire « l’école à la maison » avec ses enfants. Avec le papa de Nanouk, Johannes, ils forment une famille patchwork, de sept enfants entre 0 et 14 ans. Mais le père de Pele refuse qu’elle quitte l’école... Elle ne rejoint Sophie qu’un an plus tard à la condition qu’elle intègre une école internationale alternative. Rubyn, son frère aîné, reste en Allemagne.
Entre temps, Saphir, 8 ans, étudie avec sa mère. «
On avait des livres d’exercices pour l’allemand, les mathématiques et l’anglais. Au début, je lui donnais quelques exercices de temps en temps et ça lui plaisait […]La suite de cet article est réservée aux abonné·e·s.