© Famille Despontin
Je me souviens de ce soir, où, enfin, je m’écoutai au plus profond de moi et j’installai notre matelas conjugal au sol. Juste à côté, je plaçai un matelas une personne pour ma fille. Elle avait 14 mois. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps ? Pourquoi ?

C’est une question que je me suis posée de nombreuses fois.

Pour comprendre, il a fallu que je prenne de la hauteur. J’ai ainsi pu constater que le cododo ne faisait pas partie de nos coutumes, ici, dans nos pays occidentaux. Je dirais même que cette pratique est souvent jugée comme néfaste pour l’enfant ainsi que pour le couple.

Parallèlement à cette prise de hauteur, j’ai également entamé une marche à reculons sur mon chemin de vie. La première information rencontrée est, qu’avant d’être maman, j’ai été une belle-­maman conventionnelle occidentale : mes deux beaux-­enfants avaient chacun leur chambre, chacun leur lit et cela me paraissait tout à fait adéquat. Et ce, malgré les endormissements compliqués et les réveils nombreux qui manifestaient une insécurité.

En poursuivant ma remontée dans le temps, j’ai pris conscience d’un élément important : je ne connaissais personne qui pratiquait le cododo ; aucune image, aucun récit, aucun partage d’expérience.

Ce chemin m’amène au début de ma vie. J’ai partagé la chambre de mes parents, dans mon propre lit, jusqu’à mes six mois. Par la suite, j’ai rejoint ma chambre personnelle. J’ai donc grandi avec cette expérience de vie et ses informations intellectuelles relatives au sommeil : un enfant, cela dort dans sa chambre.

À partir de ce moment, je ne pouvais plus me contenter de ce savoir intellectuel et personnel d’enfant, j’allais devoir faire face à mes ressentis de mère. Et ces derniers allaient à contre-courant de ce que je savais et avais vécu jusqu’à présent.

Et puis je suis devenue maman

À la naissance de ma fille, elle a dormi ses premières nuits à côté de moi, sur notre matelas. Il est, en effet, généralement admis que les bébés peuvent dormir près de leurs parents au tout début de leur vie. J’ai donc pu bénéficier de cette autorisation collective inconsciente.

Mais, assez vite, le couffin fut installé à côté de notre matelas et mon mari m’a fait part du fait qu’il serait temps que Rosinne le rejoigne.

À l’intérieur de moi, un déchirement s’opérait : ni elle, ni moi n’étions prêtes. J’ai essayé de repousser cette étape de quelques nuits.

Je ne sais plus exactement après quel délai le transfert dans ce couffin s’est concrétisé, mais je me souviens très bien que c’était une torture pour moi de ne plus avoir mon bébé à mes côtés.

Pour contrebalancer ce sentiment de séparation, je m’étirais le plus possible pour lui poser ma main sur le […]

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