
La nature regorge de surprises aux propriétés culinaires et soignantes. Lors de nos balades, ou même dans notre jardin, nous passons souvent à proximité de plantes sauvages dont les vertus nous sont, la plupart du temps, bien inconnues.
Avec un peu de connaissances, il devient possible de transformer nos promenades en cueillettes médicinales.
Une petite faim sur le chemin, un petit bobo qui gratte… Il suffit parfois de regarder autour de soi pour trouver une plante qui nous fera du bien. Quelle plante cueillir en toute tranquillité ? Comment l’utiliser ?
Je vous propose un petit tour d’horizon de quelques plantes sauvages communes que nous pouvons cueillir sereinement et qui apporteront ainsi une petite touche botanique à nos balades en nature.
Le plantain
Le plantain se trouve un peu partout dans le monde, sur les bords des routes ou des chemins et dans les prairies. Il se reconnaît assez facilement par ses feuilles ovales aux rainures saillantes regroupées en petits bouquets et des tiges se terminant en épis partant de leur centre. Le plantain est principalement connu pour ses vertus apaisantes et cicatrisantes. Une piqûre d’insecte ou d’ortie lors d’une balade ? Cueillez une feuille de plantain, déchirez-la et frottez la zone qui a été piquée. L’apaisement se ressent rapidement.
Il est également possible de confectionner un macérat huileux ou un baume de feuilles de plantain, qui deviendra un précieux allié dans la pharmacie familiale pour soigner de nombreux petits bobos.
En tisane, les feuilles de plantain aident à soigner les affections des voies respiratoires et les inflam-
mations des muqueuses buccales. Il est aussi possible de réaliser un sirop utile pour traiter les allergies et les toux selon la recette du pharmacien et chimiste Nicolas Lémery (1645-1715).
Comestibles, si les feuilles ne présentent pas un grand intérêt gustatif, les jeunes fleurs surprennent dans les salades composées printanières avec un goût proche de certains champignons.
La consoude
On trouve la consoude un peu partout en Europe, sur les sols humides, principalement dans des prairies, au bord des rivières ou des fossés.
Originaire du latin consolidare, le mot consoude signifie « consolider ». Cette plante aide à la cicatrisation et à la consolidation des fractures ou des entorses.
Elle se reconnaît grâce à ses grandes et larges feuilles rêches de forme ovale et ses fleurs en tube de cinq pétales, de couleur blanche ou mauve.
Son utilisation est principalement externe sous forme de cataplasme en écrasant les feuilles pour les disposer ensuite sur une zone du corps ayant subi un coup, une entorse ou une fracture.
Comme avec le plantain, il est possible de réaliser un macérat huileux ou un baume de consoude qui trouvera une place utile dans la pharmacie familiale pour soigner tous les coups, petits ou grands.
Comestible également, la consoude fait partie des légumes oubliés. Ses feuilles se mangent crues ou cuites, elles se cuisinent comme les épinards et surprennent avec leur goût proche du poisson. Riches en protéines, vitamine B12, silicium et potassium, mieux vaut choisir les feuilles jeunes pour leur utilisation en cuisine.
Le millepertuis
Le millepertuis aime les espaces ensoleillés. On le trouve en abondance le long des chemins et des routes dès la fin du mois de juin. Reconnaissable par ses fleurs jaune d’or composées de cinq pétales qui forment une roue, cette vivace pousse en longues tiges portant de nombreux rameaux ; les feuilles sont ovales, ponctuées de petits trous.
Les fleurs de millepertuis transformées en macérat huileux rouge-or portent des propriétés cicatrisantes et régénérantes. Ce macérat permet de soigner les brûlures, les crevasses, les gerçures, les érythèmes… Globalement, les peaux abîmées.
Également connues pour leurs propriétés antidépressives, les infusions de fleurs de millepertuis permettent d’accompagner les états de morosité et les troubles du sommeil chez les adultes et les enfants, et ce, sans provoquer d’addiction. Il faut prévoir une période de deux à trois semaines pour en ressentir les bénéfices.
En infusant une petite poignée de fleurs dans un verre de vinaigre de cidre pendant une quinzaine de minutes, nous obtenons un antiparasitaire ef-
ficace contre les poux.
Le pissenlit
Le pissenlit est l’une des plantes les plus communes de l’hémisphère Nord, on le voit recouvrir certaines prairies au printemps de sa couleur jaune éclatante. Il peut fleurir toute l’année, selon les climats, dans les prés, les sous-bois, les marécages ou les tourbières.
C’est une petite herbacée dont les feuilles se développent en petits bouquets, du cœur desquels poussent une tige creuse se terminant par une fleur d’un jaune éclatant facilement reconnaissable.
Le pissenlit est principalement connu pour ses effets positifs sur le système digestif. Les tisanes de fleurs ont des propriétés diurétiques efficaces lors des périodes d’engorgement ou de rétention d’eau. Ces tisanes favorisent également l’élimination des calculs rénaux et biliaires.
En teinture mère de sa plante entière, le pissenlit agit sur la détoxification du foie comme nettoyant et stimulant. Globalement, cette teinture mère participe à l’élimination des toxines métaboliques, infectieuses ou issues de la pollution.
Utilisé sous forme d’un macérât huileux de fleurs, le pissenlit aidera à soigner certaines maladies de la peau comme l’acné ou l’eczéma.
Bien connues pour leur utilisation en cuisine, les feuilles de pissenlit se consomment en salade lorsqu’elles sont cueillies avant la floraison pour éviter une trop forte amertume en bouche.
Réaliser un macérat huileux par solarisation Réaliser une teinture mère Réaliser un baume Sirop de plantain de Nicolas Lémery |
Pour aller plus loin : 1 000 remèdes à faire soi-même, Dr Claudine Luu, Éditions Terre Vivante (2021).
Bonjour,
Vous avez raison la nature nous procure ses bienfaits.
Pour information la consoude et le plantain ont le même nom commun en breton : Louzaouenn an troc’h
Consommer des feuilles de consoude est aujourd’hui déconseillé car elles contiennent des Alcaloïdes pyrrolizidiniques. Ce n’est pas très grave car ce n’est pas très bon au goût et parce que, par ailleurs, les bienfaits de la consoude sont tellement nombreux (se soigner, fabriquer des engrais naturels, nourrir les abeilles, nourrir les poules, etc…)
Maxime, fandeconsoude