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Grandir au Portugal, c’est grandir à la pointe occidentale de l’Europe, au bout du « vieux monde », là « où la terre finit et où la mer commence1 ». Cette isolation géographique et la faible densité d’une population vieillissante nourrissent l’atmosphère surannée qui règne en province et cet état d’âme intraduisible entre espoir et mélancolie, élan vers l’idéal et nostalgie, liberté et manque : la saudade. Avec un taux de fécondité de 1,3 enfants par femme2 et 20 % d’émigrés3, le Portugal est un pays aux mœurs plutôt conservatrices, empruntes de tradition et de catholicisme (surtout au nord). La génération des plus de 65 ans forme 21,5 % de la population4. L’avortement n’y a été légalisé qu’en 2007 et, si la pilule du lendemain est en vente libre, elle n’est pas prise en charge par la Sécurité sociale (16 euros contre 5 euros en France). Au Portugal comme en France, les femmes sont confrontées au désert médical5 et à des pratiques peu progressistes en matière d’accueil du nouveau-né. Néanmoins, les initiatives pour une naissance respectée se développent par le biais d’un mouvement civil récent. Citons : • l’association pour le droit des femmes durant la grossesse et la naissance6 • la formation et l’essor des doulas7 • le mouvement de promotion des naissances dans l’eau8 qui a financé la piscine du seul hôpital public du pays qui permet le travail dans l’eau (mais pas la naissance) • l’association de massage infantile9 • l’association de promotion de l’allaitement10. Grâce à ce mouvement, la première salle de naissance pour accouchement non-médicalisé vient d’ouvrir dans un hôpital public de Sétubal. Aucun soutien financier n’est accordé aux naissances à domicile. Les parents doivent trouver une infirmière sage-femme indépendante pour un accompagnement médical, ou une doula. L’accompagnement global par une infirmière sage-femme coûte environ 1000 euros (pour les consultations prénatales, la naissance à domicile et deux visites post-partum). Il est à noter que le revenu minimum au Portugal est d’environ 600 euros par mois... Qu’elles accouchent à domicile ou à l’hôpital, les femmes sont invitées à rédiger un plan de naissance (plano de parto). Celles qui souhaitent accoucher à domicile le soumettent à l’hôpital le plus proche pour pouvoir être acceptées, voire bien reçues, en cas de nécessité. Une fois l’enfant né, les parents sont libres de vacciner ou pas leur enfant. Il n’y a pas de vaccins obligatoires au Portugal, mais le centre de santé publique le plus proche du domicile parental téléphone régulièrement aux parents pour les inciter à suivre un programme de vaccination. Les mères parturientes ont droit à quatre mois de congés dont six semaines obligatoires après la naissance (et un mois facultatif avant la naissance). Les pères ont quinze jours obligatoires après la naissance et dix jours facultatifs. Il est possible de prendre jusqu’à six mois de […]
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Maman de deux enfants nés en 2011 et 2014, j’ai cheminé dès ma première grossesse vers une maternité plus verte et plus douce. J'étais déjà engagée dans une voie d'écologie intérieure et extérieure, mais la maternité m'a poussée plus en avant encore à remettre en question mes choix de vie et mes conditionnements. J'ai eu la chance de découvrir Grandir Autrement dès ma première grossesse. Mon fils est né dans la « salle nature » d’une maternité bruxelloise et ma fille à la maison. Je les ai allaités longtemps. Leur père et moi avons découvert avec joie l’univers du portage et de l'hygiène naturelle infantile. Nous avons signé avec nos bébés : quelle joie de communiquer avec eux si petits ! Suite aux allergies de mon fils, nourrison, nous sommes devenus vegan (j'étais végétarienne depuis 1999). Après quelques années d'unschooling nous avons co-créer des projets “d’écoles sauvages” avec d'autres familes, inspirées par Summerhill et les « forest-schools ». Je connais l’épuisement maternel pour y avoir plongé à plusieurs reprises, et j’ai appris au fil des ans, à lâcher mon idéal de mère parfaite et rechercher un équilibre femme/mère qui m’épanouie. Je fais de mon mieux pour ne pas reproduire la violence éducative ordinaire reçue, perçue, hier et aujourd’hui. L'écriture d'un blog a accompagné mes questionnements de maman dès le début, pour prendre du recul et partager mes apprentissages. Jécris pour Grandir Autrement depuis le n°59 et collabore comme photographe depuis le n°53. Je suis rédactrice mais aussi masseuse, énergéticienne, facilitatrice d’espace dansés, photographe, bloggeuse et auteure d’un livre pour enfant : Charlie et le petit frère, auto-édité. J’aime jongler avec mes habilités. Dans les épisodes précédents de ma vie, j’ai étudié les sciences économiques et la politique internationale. Je suis heureuse d’œuvrer tel un colibri pour une nouvelle culture, guidée par l’amour et le respect de soi, des autres et de tout ce qui nous entoure.

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