© Carole LR de Pixabay
Mes filles ont été allaitées longtemps et portées allègrement. Toutes ont profité du congé parental de leur maman, pendant que je me réorganisais pour privilégier le télétravail. Comme autant de moments précieux qui permettent de tisser des liens forts avec ses enfants, sous la forme d’une bulle d’amour dont personne ne veut sortir. Or, il est bientôt temps pour mon épouse de reprendre son activité. Nous voilà partis dans la quête du mode de garde idéal. « Allô la Terre, ici la famille qui vit perchée sur son nuage depuis un moment. C’est comment la vie chez toi ? » Retour doux-amer sur notre parcours du combattant. Pour mon aînée, nous décidons d’opter pour une garde à domicile, convaincus que la séparation serait plus douce si elle n’impliquait pas un changement de lieu. Le temps de garde était réduit et je revenais le midi pour les repas. Nous avions trouvé un rythme acceptable jusqu’à ce que l’assistante maternelle prenne congé sans préavis pour des contrats plus lucratifs. Dans l’urgence, nous trouvons une place dans une micro-crèche. S’en suivent deux mois difficiles au cours desquels ma fille, qui d’ordinaire déborde d’énergie, devient livide et apathique. La médiation avec le personnel se passe mal, l’échec de l’adaptation est dirigé vers mon épouse désignée comme une figure d’attachement trop présente, car elle porte encore et, comble de malheur, allaite toujours notre fille. La PMI nous fournit la liste des assistantes encore disponibles dans l’arrondissement. Mon épouse, au bout du fil, demande : « Vous les connaissez toutes. Lesquelles me conseillez-vous d’appeler ? ». La réponse est aussi surprenante qu’inattendue : « Aucune, si j’avais un enfant à faire garder, je ne le confierais à aucune d’elles. » Nous parvenons à obtenir une poignée de noms. Mais la simple mention de l’allaitement et du portage semble déclencher une alarme « enfant à problème » rouge clignotant. On tourne en rond. La lumière vient d’un dernier appel du désespoir, chez une assistante qui vient d’emménager et qui cherche un premier enfant à garder. Le coup de foudre est immédiat pour nous, pour elle, pour notre fille. L’allaitement long est salué, le portage valorisé. L’heure des repas et les heures des siestes sont modulables. Notre fille est rapidement adoptée et peut de nouveau s’épanouir.

Et vogue la galère !

Nous voici désormais à la campagne, après un deuxième congé parental passé à l’étranger. Il y a en tout et pour tout cinq assistantes maternelles dans le secteur, et toutes ont un agrément pour quatre à cinq enfants. Nous choisissons celle qui, après l’avoir observée attentivement, semble le plus proche des enfants qu’elle garde. Mais au cours de l’été, la nounou nous informe de son déménagement. Nouvelles recherches. Nous nous fions cette fois-ci aux dires d’autres parents qui encensent une nounou dans un village voisin. Le troisième jour d’adaptation, ma fille se met à pleurer dans la voiture. « La dame n’est pas […]
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À la naissance de mes enfants, j'ai pris mon rôle de papa très à cœur. Je me suis progressivement ouvert à la bienveillance éducative, au portage, au co-sleeping, à l'allaitement long, à l'expression des émotions et dernièrement à l'IEF. J'ai rapidement trouvé dans Grandir Autrement l'accompagnement dont j'avais besoin pour éclairer mon propre cheminement de père. Traducteur et écrivain public, j'ai toujours évolué dans le milieu de l'écriture et c'est presque naturellement que j'ai soumis au cours de l'été 2019 ma première chronique au magazine qui avait lancé un appel pour recevoir des témoignages de papa. Je n'ai pas de formation particulière, juste mon expérience de père et l'envie d'échanger sur les merveilles/difficultés de la paternité et sur le monde qui reste à créer pour nos enfants.

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