
En abordant le sujet du slow sex2 dans un précédent numéro, nous vous avons déjà invités à réinterroger la sexualité conventionnelle : l’orgasme, la friction, les fantasmes. Aujourd’hui, dans le cadre de ce dossier, nous allons nous attarder sur la sexualité du couple homme-femme, plus particulièrement sur leur complémentarité. Loin de nous l’idée de rejeter les autres formes de couple : il s’agit plus ici de convention pédagogique pour partager le fond de notre propos (d’où la non-utilisation du terme hétérosexualité... Il s’agit bien de complémentarité masculin-féminin, existante en chacun de nous).
De faire l’amour « à l’ancienne » à faire l’amour en conscience
Faire l’amour autrement, faire l’amour en conscience, cela s’apprend comme le disent Anne et Jean-François Descombes dans notre entretien3. Au contraire des méthodes et techniques qu’on peut retrouver un peu partout, faire l’amour en conscience consiste à en avoir le moins possible : pas de recettes, ni de boîte à outils. « Il s’agit de faire comme on a toujours fait mais en conscience ». C’est-à-dire ? Être en contact avec soi-même avant d’être en contact avec l’autre : être à l’écoute de nos sensations, dans l’instant plutôt que de se projeter dans les hypothétiques attentes de l’autre ou dans des fantasmes. « Quand nous nous mettons à l’écoute de ce qui se passe en nous-même, spontanément nous ralentissons4 » : certains éléments du slow sex vont donc nous servir de référence comme être dans le moment présent, « se laisser guider par le corps plutôt que par le mental5 », se détendre...
Complémentarité
Diana Richardson6, à l’origine de cette proposition de sexualité en conscience pour le couple, accorde une grande importance au « jeu de la polarité homme-femme ». C’est dans la complémentarité de leurs corps que le couple se nourrit, grandit et se renforce. Dans le couple, il y a trois entités : toi-moi-le lien ou encore il-elle-la relation. Envisager la sexualité consciente consiste à prendre soin de soi et de la relation, pas de prendre soin de l’autre (au sens de prendre la responsabilité du plaisir de l’autre). Prendre soin de soi ne signifie pas s’autoriser à utiliser l’acte sexuel pour se décharger de ses tensions […]