© Sophie Elusse
Il est des questions qu’on ne se pose pas tant la réponse paraît évidente. La péridurale pendant l’accouchement en est un exemple, le fait de faire garder ses enfants dès la fin du congé maternité pour reprendre le travail en est un autre. Pourtant il s’agit bien d’un choix qui appartient aux parents, même si de nombreux paramètres entrent en ligne de compte, choix auquel la réponse n’est pas nécessairement définitive. Décider de faire ce choix en conscience nécessite de faire le point sur ses priorités de vie et sur les aménagements envisageables avec honnêteté au sein du couple, et/ou envers soi-même.

Lorsque le couple a choisi de faire garder son bébé à la fin du congé maternité de la jeune maman, que ce soit en l’ayant mûrement réfléchi ou non, celle-ci se retrouve parfois en difficulté au moment de sa reprise du travail. Son bébé a généralement moins de trois mois et il peut lui être très difficile de le laisser à une tierce personne tous les jours huit heures par jour minimum, quand bien même elle sait son enfant en sécurité avec la ou les personnes qui vont s’en occuper pendant son absence. De nombreuses mamans témoignent avoir fondu en larmes au moment de laisser leur enfant, parfois pendant plusieurs semaines. De plus, toute l’organisation qui s’était mise en place petit à petit avec l’arrivée du bébé se trouve bouleversée, l’allaitement doit être aménagé...

Pourquoi faire garder son enfant ?

La première raison qui pousse les parents à trouver un mode de garde pour leur enfant est la reprise du travail de la maman après son congé maternité. En effet, il est habituel en France que la jeune maman reprenne son travail juste après ses dix semaines de congé maternité et fasse ainsi garder son bébé pendant qu’elle est au travail. Il est important de noter que c’est une habitude française qui est loin d’être une norme culturelle ailleurs, y compris en Europe. Et ce n’est pas non plus une norme biologique : les nourrissons ne sont tout simplement pas faits pour être loin de leurs parents. Il sont très immatures à leur naissance et leurs parents sont les mieux placés pour répondre à leurs besoins à la fois physiques et émotionnels, il est d’ailleurs assez difficile de séparer les deux.

Dans les arguments pour faire garder son enfant, examinons le supposé bénéfice pour l’enfant à être gardé par une tierce personne ou évoluer au sein d’une collectivité. Le bébé serait ainsi moins dépendant de sa maman, plus facilement socialisé... Tous ces arguments sont surtout ceux d’une éducation distale. On sait aujourd’hui que pour qu’un enfant soit autonome, c’est-à-dire qu’il se détache sans angoisse de son parent, il faut d’abord qu’il soit suffisamment attaché à lui, ce qui lui donnera la sécurité nécessaire pour aller explorer plus loin. Or, à l’âge de la fin du congé maternité, il est évident que le lien d’attachement entre l’enfant et ses parents est encore en […]

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J'ai découvert Grandir Autrement lorsque j'attendais ma fille aînée en 2013. Puis je suis passée de lectrice à adhérente de l'association et maintenant rédactrice depuis quelques années. Infirmière de formation, j'ai passé toute ma (courte) carrière dans un service de réanimation néonatale. Depuis la naissance de mes enfants je ne travaille plus en tant qu'infirmière et suis même en reconversion pour devenir doula. Devenir Maman m'a énormément appris et incitée à apprendre, comprendre... L'allaitement, le portage, les massages, le cododo, la recherche de la bienveillance, tous ces éléments ont été à la fois des aides pour devenir la main que je souhaitais être et des défis à relever. Je suis heureuse de pouvoir partager un peu de toutes mes découvertes et en faire encore et encore grâce à Grandir Autrement.

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