
- Article issu du numéro 92 – Nature, terre de jeux
« De tout temps, les parfumeurs, apothicaires, pharmaciens ont cherché à capturer et conserver les principes actifs des plantes médicinales et aromatiques, afin d’en tirer des extraits concentrés, puissants, stables et faciles d’emploi. »1 Et pour cela, rien de mieux que la macération. Cette méthode ancestrale est toujours d’actualité, que ce soit pour des préparations commercialisées ou des préparations maison.
La préparation de macérats est à portée de tous, des sorcières en herbe sommeillent en chacune de nous. Il y a quelques années, j’ai appliqué sur l’eczéma sévère de mon neveu un macérat huileux maison à base de calendula. En très peu de temps, cette « potion » a atténué de manière conséquente l’eczéma tenace dont les produits pharmaceutiques ne venaient pas à bout. C’est à ce moment précis que j’ai réalisé la force incommensurable des actifs végétaux. Forte de cette rencontre avec la puissance de la nature, mon intérêt pour les macérats n’a fait qu’augmenter. « Une plante, une base bien choisie, un bocal, un filtre et un peu de patience, c’est à peu près tout ce dont vous avez besoin pour fabriquer l’un de ces merveilleux produits de soin 100 % naturels. »2 Les macérats ont de nombreux intérêts thérapeutiques, préventifs, dans le domaine du bien-être et de la beauté. Que demander de plus ?
C’est scientifique !
La macération est un procédé par lequel, par imprégnation d’un solvant dans les tissus végétaux d’une plante, les actifs de celle-ci se libèrent pour ensuite se diffuser dans le solvant. Penchons-nous tout d’abord sur les actifs végétaux. Les macérats permettent de conserver le totum (ensemble des molécules actives de la plante), ce qui est un avantage certain par rapport aux médicaments industriels qui contiennent un nombre limité d’actifs, et même bien souvent un seul et unique. Dans le totum, tous les actifs présents agissent en synergie et s’équilibrent mutuellement. Sa conservation est un avantage indéniable comme en témoigne Sylvie Hampikian au sujet d’une étude faite sur les macérats huileux : « L’étude, conduite dans des conditions modernes et rigoureuses, a eu l’effet de “déringardiser” les remèdes anciens complexes et de révéler au monde scientifique leur possible supériorité sur les médicaments à principe actif unique. »3 Concernant les solvants, ils peuvent être de l’eau, des huiles végétales, de l’alcool éthylique, du vinaigre ou de la glycérine, permettant de fabriquer différents types de macérats ayant tous leurs propres avantages.
À vos potions !
Quel que soit le type de macération, celle-ci repose toujours sur les quatre mêmes étapes : le mélange plante et solvant, suivi de la phase d’infusion, de la filtration et de la mise en […]