
- Article issu du numéro 92 – Nature, terre de jeux
Le 17 novembre dernier était dévoilée la Charte du nouveau-né hospitalisé1, dont le but est de préserver/favoriser le lien d’attachement entre le nouveau-né et sa famille, dès les premiers instants de vie.
On sait en effet combien l’hospitalisation d’un bébé, si elle implique la séparation d’avec ses parents, peut être traumatisante et avoir des séquelles durables.
C’est pourquoi la Charte dit que tout doit être mis en œuvre pour que le nouveau-né hospitalisé bénéficie « 1/ de la présence continue, dès sa naissance, sans restriction, 24 h / 24, d’au moins l’un de ses parents, ou d’une personne de confiance ; 2/ des meilleures conditions pour créer le lien d’attachement avec ses parents (contact physique, bercement, échanges vocaux, alimentation) qui améliorent son état de santé et son bon développement ; [...] 7/ de la participation de ses parents aux soins qu’il reçoit avec l’accompagnement des professionnels de santé ; 8/ du rôle protecteur de ses parents dans la prise en charge de l’inconfort et de la douleur en étroite coopération avec les soignants.»
Pas seulement les nouveau-nés
En fait, ce ne sont pas seulement les nouveau-nés, mais bien tous les enfants, qui devraient bénéficier de cela. Pour celles et ceux qui ont de la mémoire, cette Charte rappellera la circulaire n° 83-24 du 1er août 1983 relative à l'hospitalisation des enfants2 (1983, oui...) qui demande entre autres de développer « l'admission conjointe "mère ou père/enfant" », de « prévoir l'existence de chambres conçues à cette fin à l'occasion de toute construction ou rénovation ». Par ailleurs, « les parents doivent pouvoir assister aux soins médicaux et infirmiers s'ils le souhaitent ».
Cette circulaire a été remise à l’honneur en 2004 par la circulaire DHOS/O1/DGS/DGAS n° 2004-517 du 28 octobre 2004 relative à l'élaboration des SROS de l'enfant et de l'adolescent3, qui dit notamment que « la place des parents, leur information, leur présence auprès de leur enfant, leur participation active aux soins sont reconnues et assurées au sein de l’établissement de santé, quels que soient le moment et le lieu ».
Connaître ses droits
Si j’ai longuement cité ces textes administratifs, qui s’adressent aux soignants (et leur demandent notamment de se former sur le sujet...), c’est bien pour que les parents connaissent leurs droits et ceux de leur enfant en cas d’hospitalisation4.
Ils devraient pouvoir, sans avoir à se battre, rester avec leur enfant, dormir sur place, être là quand il se réveille de l’anesthésie, être présents pendant les soins […]