© Hélène Gadoury - Les Terres d’Alma

En cas d’endométriose1, la contraception hormonale est souvent prescrite afin « d’éviter les saignements favorisant l’apparition de nouveaux nodules et les douleurs ». En plus d’endosser la responsabilité de la contraception, d’imposer à son corps des hormones de synthèse qui le coupent de son cycle naturel, de faire taire sa « Mal a Dit », la femme entretient un paradoxe concernant cette prise d’hormones. Effectivement, n’est-il pas insensé de vouloir calmer l’endométriose, notamment provoquée par la prise involontaire d’hormones présentes dans notre environnement (eau, viandes…) avec… des hormones de synthèse ? L’envie d’arrêter sa prise (ou emprise ?) peut alors vite survenir. Mais comment faire ? Par où commencer ? Face à ce défi, de nombreuses personnes proposent un accompagnement, comme Amandine Cotteaux des Terres d’Alma (école de santé naturelle féminine), qui nous apporte un éclairage sur le sujet.

  • Grandir Autrement : La prise d’une contraception hormonale pour soulager l’endométriose reste un sujet paradoxal et sa remise en question, un sujet délicat.
    Amandine Cotteaux :
    Pour commencer, il faut comprendre que l’endométriose est une maladie multifactorielle. Elle résulte de l’effet combiné de facteurs génétiques et environnementaux. Parmi les causes de l’endométriose, il y a les traitements hormonaux. Il est donc étonnant d’en administrer pour soigner l’endométriose. Aujourd’hui, c’est un sujet tabou. Il est difficile de remettre en cause la pilule dans le cas de l’endométriose car elle reste une « solution symptomatique ». Sur une vision à court terme, où il faut limiter la propagation de cellules endométriales, pour un corps fatigué, la pilule est une solution, elle peut même être salvatrice. Seulement elle ne guérira rien, et elle pourrait même entraîner d’autres troubles sur du long terme. Je pense qu’en tant que femme, nous devrions faire confiance à nos sensations et nos intuitions. La vraie connaissance se situe dans l’espace d’écoute que l’on offre à notre corps. Il passe son temps à nous envoyer des messages, même minimes, apprenons à l’écouter. Cela demande du courage, de la patience, de la persévérance, mais ce sont de vrais trésors pour avancer dans sa vie et arrêter de subir. Enfin, la pilule étant vue comme une innovation sociétale, un outil de libération de la femme, il est très mal compris qu’elle soit remise en cause. Pour tous ceux qui se posent des questions, le livre J’arrête la pilule2 rassemble des études sur la pilule et ses impacts sur la santé (AVC, migraine, prise de poids, fatigue, baisse de libido, dépression, cancers, infertilité…).
  • Pour arrêter, comment se positionner face au corps médical ?
    Beaucoup de femmes changent ou même arrêtent la pilule quand elles ont des symptômes, parce qu’elles ressentent que ce n’est pas juste pour elles. J’invite chaque femme à contacter son médecin ou gynécologue lorsqu’il y a des désagréments et si elles ne se sentent pas entendues, à changer de « team soignante » qui peut être composée de soignants de la médecine classique (ou non) mais aussi d’accompagnants non conventionnels en fonction de ses besoins. Je parle de « team soignante », car face à la maladie, il est important de conserver son pouvoir, et donc de choisir les personnes qui vont vous soutenir et vous aider à cheminer pour avancer. Dans ma pratique, j’invite chaque femme qui souhaite arrêter la pilule à opérer des transformations en elle, pour se préparer, avant de l’arrêter. Il est aussi important d’en parler à sa « team soignante ». Si elle est de confiance, ouverte, et que vous lui dites : « je suis accompagnée pour réformer mon hygiène de vie et adopter un mode de vie anti-inflammatoire. Je prends ma santé en main, je suis responsable, j’ai compris que je suis la clé pour mieux vivre avec l’endométriose, sans la subir », cela va la rassurer, et elle sera alors beaucoup plus confiante pour accompagner un arrêt. Devenir une « patiente éclairée », c’est la clé !
  • La patiente ne se contente plus de patienter. C’est une grande étape et probablement la plus importante à réaliser. Néanmoins, affronter la douleur tout en changeant ses habitudes de vie peut sembler effrayant. Est-il possible d’apprendre ces nouveaux gestes de vie sans se confronter d’emblée à la douleur ?
    Pour toutes celles souhaitant arrêter la prise de contraception hormonale, je conseille de se connecter au cycle lunaire3, pour revenir dans leur cyclicité de femme, en attendant de ressentir à nouveau leurs cycles. L’arrêt de la pilule ne se fait pas du jour au lendemain pour toutes les femmes. Pour que l’arrêt se passe au mieux, je conseille un retour à une santé naturelle et globale en amont.
  • Les Terres d’Alma propose également des accompagnements en groupe, peux-tu nous en parler ?
    J’ai voulu proposer des expériences de transformation en groupe car je sais à quel point la présence de l’autre est vectrice de motivation et ouvre des portes. Dans le cas de l’endométriose, le corps invite chaque femme à aller chercher le sens de la maladie. Et les histoires des unes et des autres sont des sollicitations. Aussi, « les plus anciennes » sont souvent de grandes connaisseuses concernant la vie de la femme et de la maladie, avoir ces transmissions et retours d’expériences donne beaucoup d’espoir et d’élan.
    Les causes de cette « Mal a Dit » sont objectivement très différentes d’une personne à l’autre.
    Effectivement, les femmes qui ont l’endométriose ont souvent une colère enfouie, ne se sentent pas entendues. Ayant des aspirations très fortes pour ce monde, elles ne trouvent pas leur place, que ce soit dans la société, au sein de leur famille, dans leur couple ou dans leur sexualité. L’endométriose invite à retrouver la femme puissante qui puise sa force de vie dans son bassin, qui « s’autorise à », en s’appuyant sur sa souveraineté intérieure et non sur les « il faut ». Ceci s’applique aussi dans son intimité et fait explorer la notion de consentement, même dans son couple. Dans le cas de l’endométriose, il y a souvent eu des violences sexuelles, que ce soit dans la mémoire transgénérationnelle ou multidimensionnelle, qui peuvent ne pas avoir été vécues dans sa propre vie, elles ont été héritées de l’histoire familiale ou sur d’autres plans, donc certaines femmes n’en ont pas conscience. Il se peut aussi que ce soit une autre symbolique. Quelques livres évoquent la symbolique de la maladie comme ceux de Jacques Martel4 ou Michel Odoul5. Le plus important est de voir ces symboliques comme des pistes à explorer, mais elles ne sont en rien une vérité si elles ne sont pas ressenties dans le corps. Chaque personne a son histoire, nous sommes toutes uniques, les concepts sont là pour nous éclairer et non pour nous enfermer.
  • Que propose les Terres d’Alma ?
    Je propose un programme en individuel ou en groupe sur huit semaines : « Féminin au naturel », qui permet à chaque femme de retrouver son équilibre hormonal et reprendre le dessus sur ses troubles gynécologiques. Il a été construit spécifiquement pour les femmes qui vivent avec l’endométriose, mais il est ouvert à toutes les femmes qui souffrent de troubles féminins. J’ai réuni tous les axes d’exploration qui permettent de se transformer en profondeur pour changer son rapport à la maladie, et surtout diminuer les symptômes. Je vois six clés pour soutenir sa santé hormonale au quotidien : le cycle féminin, la puissance émotionnelle, l’alimentation, les plantes alliées du féminin, les mouvements en conscience et une sexualité positive. J’ai réuni une équipe d’expertes dans ce programme pour que chaque femme puisse s’explorer et trouver ses propres vérités intérieures, qui l’aideront à cheminer et à se libérer du poids que peut représenter cette maladie. L’école de santé naturelle féminine, Les Terres d’Alma, est une invitation à partir à la reconquête de ses terres intérieures, explorer son corps, son bassin, son ventre. Alma renvoie à toutes les femmes qui existent et signifie aussi qu’on peut être multiple. On a le droit d’explorer plusieurs facettes de nous-même, voyager à l’intérieur de nous et de nos personnalités.
  • Merci pour ce partage. Souhaiterais-tu dire quelque chose en particulier à nos lectrices ?
    On n’est pas obligé d’en baver quand on a une maladie. Beaucoup de personnes, qui cheminent vers leur santé et expérimentent, finissent par remercier la maladie pour ses enseignements et la transmutent. Quand on ose, il y a des trésors de vie cachés derrière une maladie, n’en doutez jamais.
Semaine de l’endométriose du 24 au 28 mai 
Lieu : compte instagram Les Terres d’Alma tous les jours à 12h (évènement offert)
Invitées :
– Chloé Audaire (divine matrice) :
– Capucine Kostadinoff : coach & hypnothérapeute, autrice du livre “de l’endométriose…au coeur de soi”
– Aurélie Salvador : naturopathe, autrice du livre “guide pratique de l’endogirl”
– Bertille Flory : coach santé & bien-être spécialisée dans l’endométriose
– Amandine Cotteaux : créatrice des Terres d’Alma, école d’empuissancement du féminin
Durant cette semaine, 5 accompagnantes de l’endométriose viendront témoigner de leur cheminement personnel vis-à-vis de l’endométriose et de leurs propositions d’accompagnement. Au sein des Terres d’Alma, nous sommes persuadées que la réussite d’un accompagnement réside dans un bon match énergétique entre une accompagnante et une cliente, alors il nous tenait à cœur de mettre en lumière différentes approches. Code Promo : “GRANDIRAUTREMENT”
Jusqu’au 31 mai 2021, bébéficiez de 30% de remise sur la Formule autonomie du programme Féminin au naturel soit 233€ au lieu de 333€ avec le code GRANDIRAUTREMENT:
https://www.lesterresdalma.fr/feminin-au-naturel

 


1 Maladie gynécologique où l’endomètre se développe en dehors de l’utérus sur des organes proches de celui-ci.
2 J’arrête la pilule, Sabrina Debusquat, Éditions Les Liens qui libèrent (2017).
3 Voir l’article « Les cycles lunaires féminins »
4 Le Grand dictionnaire des malaises et des maladies, Jacques Martel, Éditions Quintessence (2018).
5 Dis moi où tu as mal, je te dirai pourquoi, Michel Odoul, Éditions Albin Michel (2018).

Pour aller plus loin : lesterresdalma.fr

Quand je suis devenue maman pour la première fois en 2013, ma vie a pris un tournant vertigineux. Dans ce changement de vie radical, en écoute avec mon "instinct", je me suis souvent confrontée à l’incompréhension des autres. Avouons-le, je me sentais parfois seule (mais cela n’appartenait qu’à moi finalement). Puis pas à pas, mes lectures, rencontres et l’écoute de mon enfant m’ont donné une grande confiance en moi et en ma vie à venir. Le magazine Grandir Autrement a toujours été un soutien précieux sur ce chemin. Il était le parfait reflet de l’écoparentalité que nous nous bâtissions. Tout s’est imbriqué petit à petit dans une continuité flagrante : allaitement long, peau à peau, cododo, portage physiologique, couches lavables, shantala, bain libre, massage pour bébé, motricité libre, langage des signes pour bébé, diversification menée par l’enfant, apprivoisement des émotions et besoins (les détecter à temps, les comprendre, les aimer et apprendre à vivre avec), communication non-violente, instruction en famille, pédagogies alternatives diverses (Montessori, Steiner, Forest School, Unsco…), consommation qui tend vers le minimaliste – zéro déchet – bio et local, permaculture, développement personnel… C’est une réelle joie, un plaisir et une fierté que de m’investir à présent pour Grandir Autrement en partageant un peu de notre famille.

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