©Myriam Emond
Si l’on écoute parfois de la musique à la maison, c’est en voiture que les plages musicales sont les plus longues. Et si les choix étaient plutôt simples avec des enfants en bas âge, l’équation se complique plus tard quand c’est la radio (généraliste) qui enchaîne les tubes. Alors on s’adapte et on laisse parfois les titres défiler – et se répéter – sans se soucier de ce que les textes peuvent véhiculer. Jusqu’à ce que votre petite dernière de 3 ans fredonne depuis son siège auto T’es la plus fraîche si tu veux mon avis1… Prise de conscience.
 

Jamais je n’interdirai à mes enfants d’écouter quoi que ce soit. La musique confère des émotions d’une intensité et d’une diversité propres à chacun.e. Elle donne envie de jouer, de chanter et de danser, et sublime nombre de films sur grand écran. Je ressens malgré tout le besoin de sensibiliser mes filles au pouvoir des mots, en l’occurrence lorsqu’ils sont peu flatteurs à l’égard des femmes. On peut tout écouter, dans la mesure où on le fait en conscience.

De tout temps

Les chansons qui s’appuient sur des stéréotypes populaires pour dénigrer la femme sont légion dans la variété française comme internationale, même au sein des plus grands groupes. Aucun style musical n’est épargné. Celles chantées par des hommes ont tendance à infantiliser, à sexualiser ou à exhiber la femme comme un objet. Les artistes féminines, quant à elles, sont surtout confrontées au sexisme ordinaire, avec des insinuations et une accumulation de remarques qui sapent la confiance en soi et découragent les talents.

Hypersexualisation

Pour réussir dans le monde de la musique, être une bonne chanteuse ou une bonne musicienne ne suffit pas toujours. Il est aussi préférable d’être ultra-­féminine. « Comme Shakira qui chante en culotte ? », commente l’une de mes filles. Tout dépend du message que l’on veut transmettre : s’agit-il de faire l’objet de tous les fantasmes masculins (mais depuis quand être féminine se limite-t-il à être dénudée ?) ou de défendre quelque chose de plus profond ? Certaines artistes ont utilisé la provocation pour repousser les limites de la place de la femme sur l’échiquier musical mondial2, d’autres ont choisi de s’adapter pour ne plus être jugées sur leur physique3.

Ça bouge

Dans la lignée du mouvement de libération de la parole #MeToo, le secteur de la musique connaît lui aussi une révolution avec des artistes qui s’expriment sur les dérives sexistes du milieu et s’engagent pour le respect de la femme4. Sexisme, misogynie, harcèlement, discriminations, vulgarité, violences sexuelles, grossophobie, etc., plus aucun sujet n’est […]

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À la naissance de mes enfants, j'ai pris mon rôle de papa très à cœur. Je me suis progressivement ouvert à la bienveillance éducative, au portage, au co-sleeping, à l'allaitement long, à l'expression des émotions et dernièrement à l'IEF. J'ai rapidement trouvé dans Grandir Autrement l'accompagnement dont j'avais besoin pour éclairer mon propre cheminement de père. Traducteur et écrivain public, j'ai toujours évolué dans le milieu de l'écriture et c'est presque naturellement que j'ai soumis au cours de l'été 2019 ma première chronique au magazine qui avait lancé un appel pour recevoir des témoignages de papa. Je n'ai pas de formation particulière, juste mon expérience de père et l'envie d'échanger sur les merveilles/difficultés de la paternité et sur le monde qui reste à créer pour nos enfants.

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