La vie nous a dotés d’une émotion formidable : la joie ! Celle-ci s’exprime dans divers contextes et le domaine des apprentissages n’en est pas privé, bien au contraire ! Associée à la découverte, la joie prend un rôle majeur dans les apprentissages. Elle est le moteur de la curiosité et la curiosité est le moteur de l’apprentissage ! Alors comment l’inviter dans nos vies d’apprenants, pour nous et pour nos enfants ? Y a-t-il quelque chose de particulier à faire et qu’en disent les neurosciences ?Quand nous sommes passionnés par un sujet, quand l’élan de motivation est sincère, nous sommes capables d’apprendre vite, bien et surtout, avec plaisir ! Les tout-petits veulent tout toucher, les plus grands veulent tout savoir et tout expérimenter et ceci a une logique hormonale. L’exploration auto-motivée donne envie de découvrir davantage car elle fait naître chez l’humain, peu importe son âge, l’émotion de la joie. Alors pour éprouver encore et encore cette sensation si agréable, nous renouvellerons l’expérience à l’infini. Une fois que nous l’avons vécue, une fois que notre corps et notre cerveau l’ont enregistrée, nous allons réitérer la découverte, continuant ainsi d’apprendre, en grande partie, pour aller chercher la joie ! C’est donc un mécanisme d’auto-récompense qui se poursuit durant toute la vie, et qui peut se vivre partout et tout le temps. Les personnes extérieures à l’apprenant n’ont nul besoin d’intervenir ou de stimuler cet enthousiasme de manière artificielle, il suffit juste de laisser faire ; c’est le principe de la motivation intrinsèque.
Brimer la joie…
En grandissant, les enfants découvrent qu’apprendre est non seulement une source de joie mais aussi de maîtrise qui permet d’avancer dans la vie et de s’épanouir. Hélas, il est courant de briser ce cercle vertueux lorsque l’enfant est jugé, obligé, dévalorisé ou brimé. Dans ce cas, malheureusement, tout s’arrête et il peut être compliqué par la suite de retrouver l’enthousiasme. Je ne dis pas que cela ne revient jamais mais la personne devra alors reconstruire son chemin vers la joie d’apprendre en faisant fi des injonctions passées, ce qui n’est pas une mince affaire pour le cerveau émotionnel. C’est une forme de thérapie qui devra se mettre en place consciemment ou inconsciemment, accompagnée ou autogérée. À l’école, les enfants associent très vite les apprentissages aux notes et aux récompenses. Ils comprennent qu’ils peuvent acquérir des connaissances, non pas parce que c’est intéressant en soi, mais parce que cela peut leur apporter quelque chose en plus, comme de l’appréciation sociale, du pouvoir ou de la reconnaissance. Les enfants à l’école, et parfois même les adultes dans le monde du travail, comprennent aussi très vite qu’apprendre leur sera utile pour ne pas être punis, étiquetés ou rejetés. C’est un fait social qui trouve une véracité scientifique dans le cerveau. Les neurosciences, ou sciences cognitives, nous proposent aujourd’hui de nombreux éléments sur lesquels engager des réflexions profondes en ce qui concerne les apprentissages et leurs […]
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