On l’a vu dans le dossier du numéro 87, les énergies particulières liées à chaque phase de notre cycle nous invitent à les prendre en compte et à nous y adapter. Si nous sommes à l’écoute de notre corps et de nos sensations, nous savons, spontanément, ce qui est bon pour nous : laisser libre cours à notre créativité, répondre à notre envie de bouger ou, au contraire, accéder à notre besoin de repos. Pour nous accompagner dans cette approche intuitive, l’alimentation a aussi son rôle à jouer.Irritabilité, fatigue, difficultés d’endormissement, sensibilité accrue des seins, ballonnements, constipation, œdèmes, maux de tête, douleurs lombaires... Peut-être connaissez-vous l’un ou plusieurs de ces désagréments à l’approche de vos règles ou au moment de l’ovulation ? C’est ce que l’on nomme couramment « syndrome prémenstruel ». Toutes les femmes n’en souffrent pas, et celles qui en font état ne les cumulent pas tous, fort heureusement.
Le point commun à tous ces symptômes est une hypersensibilisation aux hormones sexuelles féminines : les œstrogènes. Celles-ci sont responsables de la prolifération de la muqueuse utérine avant l’ovulation, de la modification de la glaire cervicale et ont aussi un effet sur la libido et la lubrification vaginale.
Après l’ovulation, et en l’absence de fécondation, la chute du taux d’œstrogènes peut entraîner fatigue, irritabilité, voire tristesse. En outre, le foie, chargé de dégrader ces hormones, peut, lui aussi, se fatiguer.
Quels aliments privilégier ?
Les légumes verts à feuilles (épinards, blettes, brocolis...) sont une excellente source de fer. Ils sont également très alcalinisants, c’est-à-dire qu’ils permettent au corps de retrouver son équilibre acido-basique, mais aussi de régulariser sa glycémie, de tonifier son système hormonal et d’optimiser son système cardio-vasculaire. Ils sont donc particulièrement recommandés, que ce soit au cours de la période prémenstruelle ou pendant les menstrues.
Les légumes amers, quant à eux, stimulent les fonctions hépatiques : en fabriquant plus de bile, le foie est soutenu dans son rôle de désintoxication, favorisant ainsi l’équilibre digestif et hormonal. Pissenlit, chicorée, roquette, scarole, endives, artichaut et céleri sont à mettre au menu !
Les fibres réduisent le niveau d’œstrogènes dans le sang en empêchant leur captation par l’intestin. Elles sont donc elles aussi à privilégier. Légumes, fruits, céréales complètes, noix et graines en contiennent en quantité.
La consommation de végétaux dits phyto-œstrogènes permet de maintenir un équilibre hormonal tout en ayant une action anti-œstrogénique quand les niveaux sont trop élevés dans le corps (et à l’inverse une action œstrogénique lorsque ceux-ci sont trop bas). Il en existe trois catégories : les lignanes (lin, graines de courges, baies), les isoflavones (haricots, pois, lentilles) et les coumestanes (fèves, pois chiches, fenugrec, luzerne). Le soja fermenté (miso, tempeh, tamari) en est également une excellente source.
Les carences en acides gras essentiels (AGE) peuvent aussi être responsables de certaines manifestations du syndrome prémenstruel. Pour s’assurer un taux suffisant, on alternera huiles végétales […]
La suite de cet article est réservée aux abonné·e·s.