
- Grandir Autrement : Tangram Montessori, c’est une boutique en ligne de matériel éducatif, essentiellement Montessori, comme son nom l’indique, mais aussi issu d’autres sources d’inspiration. C’est bien cela ?
Le cœur de l’entreprise, c’est le matériel Montessori, c’est avec ça qu’on a débuté. Mais rapidement, on a ajouté du matériel qui venait d’autres pédagogies, tout simplement parce que j’ai découvert d’autres pédagogies avec mes enfants qui grandissaient. J’ai débuté ma découverte des pédagogies alternatives avec la pédagogie Montessori qui, il y a dix ans, était une des pédagogies alternatives les plus connues. Après, par curiosié, et aussi pour m’adapter à chacun de mes enfants, j’ai découvert les autres pédagogies. On est en instruction en famille donc pour nous c’est important de coller au mieux au profil de chaque enfant pour leur proposer la ou les pédagogies qui conviennent le mieux à leur profil d’apprentissage. Et en fait ça a déteint sur la boutique, et ça continue toujours ! Le fait d’être en instruction en famille joue sur ce qu’on propose dans la boutique. Les enfants sont notre source d’inspiration. - C’est donc d’abord votre intérêt personnel, en tant que parents, et en particulier de parents en IEF, qui est à l’origine de la création de la boutique ?
Oui, c’est ça. J’étais professeure des écoles et, suite à la naissance de mon premier enfant, qui va avoir 12 ans cet été, je me suis dit qu’elle ne pourrait pas rentrer dans ce moule-là, que je connaissais bien puisque je baignais dedans à l’époque. Il m’est apparu évident que je ne pouvais pas la mettre à l’école, sinon j’avais l’impression qu’on allait casser l’être qu’elle était. Donc je me suis dit qu’on allait la garder à la maison et c’est alors que j’ai eu envie d’utiliser du matériel Montessori. Sauf qu’il y a dix ans, c’était très difficile de trouver du matériel Montessori à un prix accessible. J’ai cherché un fournisseur auprès duquel je pourrais passer une commande pour moi et mes amis qui étaient dans le même cas que moi. L’idée de départ était donc de passer une commande de matériel pour ces familles réunies autour du petit groupe d’enfants non-sco qu’on côtoyait à ce moment-là. C’était d’abord pour avoir accès au matériel qui m’intéressait, et aussi pour rendre service. Puis, on a rapidement été débordés de demandes et c’est comme ça que la boutique est née. Mais à la base, il n’y avait pas vraiment de projet de boutique !
Puis une petite sœur et un petit frère sont nés. Et je me rendais compte que moi non plus je ne pourrais plus rentrer dans le moule de l’Éducation nationale parce qu’il y avait trop de contradictions avec mes convictions, je ne me sentais plus utile dans ce cadre, ça ne collait plus, je n’arrivais plus à évoluer là-dedans. Mes enfants étaient toujours en IEF et à un moment, je me suis dit : pourquoi ne pas créer une boutique et essayer d’en vivre ? C’est comme ça que petit à petit la boutique s’est développée. Mon compagnon, qui était aussi dans l’Éducation nationale, m’a rejoint parce qu’au bout d’un moment, toute seule ce n’était plus possible, c’était trop de travail. Et maintenant on est deux couples de parents en IEF à travailler chez Tangram.
Ce qui me tenait à cœur aussi, c’était de ne pas être juste une boutique comme ça, qui fait de l’argent, je ne trouve pas ça intéressant, ce n’est vraiment pas la vision de ce que j’ai envie de faire dans la vie. C’est la raison pour laquelle on travaille aussi dans notre entrepôt avec des personnes en situation de handicap. On ne délègue pas à un ESAT, mais les personnes viennent travailler avec nous dans ce qu’on appelle le milieu ordinaire. Pour moi c’était important car j’ai ainsi le sentiment de faire aussi ma part pour la société. - Comment sélectionnez-vous le matériel que vous proposez ?
Il y a la question du prix, comme on l’évoquait tout à l’heure, mais la qualité est aussi très importante. En tant que parent, je n’avais pas envie d’investir dans du matériel qui, même s’il est moins cher que le matériel Montessori très renommé, ne tiendrait pas la route. Il y a aussi le fait que souvent, la matériel Montessori qu’on trouve sur le marché et qui est très peu cher, non seulement la qualité est moyenne, mais aussi les conditions de travail des personnes qui l’ont fabriqué ne sont pas correctes. Je voulais aussi que mon fournisseur s’y retrouve, pas seulement en tirant les prix vers le bas au maximum, mais tout en sachant que les personnes qui ont travaillé à la fabrication du matériel l’ont fait dans de bonnes conditions, que le matériel, évidemment, n’a pas été fabriqué par des enfants, par des Ouïghours… On a donc essayé de trouver le meilleur rapport qualité-prix, avec la dimension éthique en plus. - L’aspect éthique, humain est donc quelque chose d’important pour vous. Cela fait vraiment partie de votre démarche. J’imagine que le respect de l’environnement aussi ?
Oui, bien sûr ! D’ailleurs on fait partie du 1 % pour la planète1. Cela rejoint notre démarche et notre volonté d’être justes : justes auprès de nos fournisseurs, justes vis-à-vis de nos clients, justes envers la société et justes pour l’environnement.
Quand on a réussi à monter notre projet, je me suis dit : ça y est, la boucle est bouclée ! On est presque dans un mini écosystème, on est bien là comme on est et c’est ce que j’avais envie de faire, moi, dans ma vie. C’est vraiment ce que je recherchais. Ça correspond à ma vision des choses. Pas seulement être une entreprise lambda qui achète et qui revend. Pour moi il fallait une dimension en plus. Et voilà, on n’est pas loin d’atteindre ce que j’espérais ! - Nos lecteurs peuvent vous retrouver régulièrement en visuel dans nos pages, vous êtes en effet l’un de nos partenaires annonceurs les plus fidèles. Pourquoi avoir choisi Grandir Autrement comme support de communication ?
Parce que Grandir Autrement, c’est le magazine qui m’a accompagnée quand j’étais jeune maman. Je vous ai connu aux réunions de La Leche League quand ma première fille était bébé et pendant des années et des années ensuite, j’ai dévoré vos articles qui donnaient enfin une autre vision que celle de Belle-Maman. Ça me montrait que ça existait, que c’était possible, que je n’étais pas la seule à avoir une vision alternative de l’éducation. On a beau sentir, quand on est jeune parent, qu’il y a d’autres manières de faire, on n’a pas forcément beaucoup de personnes autour de soi qui partagent cette vision. Alors, découvrir votre magazine, ça a été… waouh ! une véritable bouffée d’oxygène. Ça m’a énormément soutenue quand j’étais jeune maman. C’est pour ça qu’on a eu envie de communiquer dans Grandir Autrement et de vous soutenir. C’est comme un juste retour des choses : vous m’avez soutenue quand j’étais jeune maman, je vous soutiens aussi maintenant. On a envie de vous faire connaître, d’offrir des abonnements à Grandir Autrement aux personnes qui nous suivent sur les réseaux parce qu’on sait à quel point ça peut aider les parents. Parfois c’est un vrai combat de ne pas partager la même vision que la majorité. Donc merci d’avoir été là quand j’en avais besoin !
Merci à vous. Et longue vie à Tangram Montessori !
1 Collectif international d’entreprises, d’associations et d’individus travaillant ensemble pour une planète plus saine. L’adhésion à ce collectif engage ceux qui en font le choix à reverser 1 % de leur chiffre d’affaires à des associations de protection de l’environnement.