
Depuis 2014, Céline Alvarez a énormément fait parler d’elle, communiquant sur son expérience à Gennevilliers. Elle y a été institutrice en maternelle pendant trois ans, et n’a pas continué. Parce que son objectif premier n’était pas de changer les choses à Gennevilliers, mais de montrer qu’une autre approche pouvait réellement changer les choses. Puis de diffuser le message, autant que possible. De « donner un coup de pied dans la fourmilière », comme elle le dit elle-même1. Son but : la révolution dans l’éducation. Et à la suite de la sortie de son livre Les Lois naturelles de l’enfant2, elle multiplie les interviews et conférences pour partager les résultats de son expérience, créant effectivement une révolution. Elle sait cependant, et elle le souligne, que nombreux sont les enseignants qui ne l’ont pas attendue pour commencer à changer les choses, à leur échelle. Et si nous allions aujourd’hui à la rencontre d’une de ces institutrices qui organise sa classe de manière atypique ? J’ai eu la chance de m’entretenir avec Sophie Rémy, institutrice de CM2, qui déclare, elle, que « [son] but n’est pas de faire la révolution, mais de voir une évolution ».
Comment Sophie a décidé de changer sa manière de faire
Sophie a été institutrice pendant des années avant de devenir directrice. Elle est à ce moment-là dans une posture de management classique, c’est-à-dire qu’elle impose ses décisions à son équipe. L’ambiance dans l’équipe étant tendue, elle décide de suivre une formation au management. Cette formation s’avère être une formation de communication non-violente (CNV). C’est pour elle une véritable prise de conscience : le conflit est en moi, et le changement commence par soi. Son intention devient alors autre, et Sophie s’aperçoit que sa vocation reste d’être auprès des enfants. Elle quitte donc son rôle de directrice, et décide de mettre en place une classe différente, à l’écoute de son bien-être et de celui des enfants, une classe dans laquelle l’empathie sera au cœur du processus. Elle ne dit rien à personne, sa priorité est de tenter l’expérience. Tant qu’elle répond aux attentes de la directrice et du programme, elle est libre des méthodes employées.
Le début de l’année avec les élèves
Ainsi, l’année commence sans annonce particulière. Pas même auprès des élèves, qui voient bien, pourtant, que leur classe est […]