
- Article issu du numéro 90 – La valse des saisons
Mon premier enfant, un garçon, est né en décembre. Mes filles sont nées toutes les deux en mai. Outre les circonstances, indépendamment de la saison, de leurs naissances respectives, leur arrivée dans le monde et, au-delà, leurs premiers jours puis leurs premières semaines de vie ont eu une tonalité bien différente selon qu’il ou elles sont né·es en hiver ou au printemps.
Pour l’un, le premier contact avec l’extérieur se fit dans le froid piquant de l’hiver, chaudement vêtu, seuls son petit visage et ses petites mains émergeant de l’épaisseur de tissu et de laine qui le recouvrait.
Pour les autres, un body, un pyjama léger et un petit bonnet de coton ont suffi à les habiller et nous avons passé le plus clair de notre temps dehors : au jardin, dans le hamac, étendues sur un tissu déployé dans l’herbe.
Dedans/dehors : premières sensations
Je me souviens des premières sorties avec mes bébés. Pour mon fils, qui était tout petit (né avec quatre semaines d’avance), je me revois encore l’emmitoufler dans de chauds vêtements avant de le glisser dans l’écharpe et d’enfiler mon manteau. Je sortais assez peu, au début, avec lui. Lorsque je le faisais, c’était surtout pour prendre l’air, et pour bouger un peu aussi ; j’éprouvais le besoin de respirer l’air vif et de me dégourdir les jambes. Lorsque j’étais dehors, j’étais d’ailleurs toujours en mouvement : il faisait trop froid pour envisager d’aller simplement s’asseoir dans l’herbe ou sur un banc !
Avec mon fils, je me remémore surtout les moments où nous étions lovés tous les deux sur le canapé, sous un plaid, devant un bon feu de bois, souvent avec un mug de tisane, un livre, un film ou de la musique. Et les tétées, bien au chaud, à l’intérieur. J’étais bien dedans, je n’éprouvais que peu le besoin de sortir, ou seulement pour de courts moments.
Avec mes filles, en revanche, j’ai énormément de souvenirs en extérieur dès les premiers jours. Nous cherchions l’ombre et la fraîcheur sous les arbres dans le jardin. Je me régalais de cerises pendant qu’elles tétaient. Elles ne portaient, bien souvent, qu’une couche et un body, ou seulement une couche… Voire rien du tout ! Je me souviens aussi de l’omniprésence du chant des oiseaux […]