Que l’on allaite ou pas, la question de la contraception se pose après une naissance. L’ allaitement exclusif, du moins les six premiers mois, offre un répit grâce à l’infertilité lactationnelle. Plusieurs possibilités s’offrent ensuite aux couples qui souhaitent contrôler leur fertilité.Sous réserve de respecter certaines conditions, l’allaitement au cours des premiers mois permet de retarder l’éventualité d’une nouvelle grossesse. En effet, lorsque le bébé tète fréquemment, jour et nuit, il empêche, par la stimulation qu’induit sa succion et la production de prolactine que celle-ci active, la libération des hormones (FSH, œstrogènes et progestérone) responsables de l’ovulation. De ce fait, la quasi-totalité des mères qui allaitent exclusivement n’ont pas de retour de couches avant six mois, parfois un an, voire davantage. C’est ce qu’on appelle l’aménorrhée lactationnelle.
La MAMA (méthode de l’allaitement maternel et de l’aménorrhée), méthode mise au point à partir de l’étude de l’infertilité lactationnelle, est classée par l’OMS parmi les méthodes de contraception très efficaces, à condition de réunir les paramètres suivants :
• ne pas avoir eu son retour de couches ;
• allaiter son bébé exclusivement (aucun complément ne doit être donné) et à la demande, jour ET nuit ;
• bébé âgé de moins de 6 mois.
Après six mois, même si le retour de couches n’a pas encore eu lieu, l’allaitement seul ne peut garantir une efficacité contraceptive. Plus le retour de couches survient tardivement, plus la probabilité qu’une ovulation survienne avant celui-ci est grande.
Attirons aussi l’attention sur l’utilisation des tétines qui, lorsqu’elles sont données aux bébés, même allaités exclusivement, peuvent avoir une influence sur le retour de l’ovulation chez leurs mères. « Dans une étude comparative (Serena, Canada) sur des allaitements complets d’au moins quatre à six mois avec des sevrages progressifs, la première ovulation survenait quinze jours plus tôt chez les mères qui avaient donné une sucette à leur bébé », peut-on lire sur le site de La Leche League1.
Et après ?
Les méthodes naturelles de régulation des naissances
Plus difficiles à mettre en place avant le retour de couches, elles pourront nécessiter, au moins dans les premiers temps, et tant que le cycle n’est pas encore totalement rétabli, l’utilisation conjointe d’un contraceptif local (préservatif, diaphragme, cape cervicale, spermicide : tous sont compatibles avec l’allaitement), au moins dans les périodes supposées fertiles. Elles reposent sur l’observation des signes de la fertilité (glaire, mouvements et consistance du col de l’utérus, température, longueur du cycle). Le recours à un tel mode de contraception nécessite toutefois une période d’apprentissage2.
Les contraceptions hormonales orales
Il faut savoir que la prise d’hormones peut faire chuter la lactation. Si l’on opte pour la pilule, mieux vaut en prendre une cent pour cent progestative, les œstroprogestatives étant davantage incriminées dans la baisse de la production de lait3 […]
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