© Dirk (Beeki®) Schumacher de Pixabay
Qu’ils aient déjà des enfants « naturels » ou pas, certains parents choisissent d’adopter, et parfois même des enfants « à particularité(s) », c’est-à-dire porteurs de handicap. Qu’est-ce qui les motive à faire ce choix qui peut paraître difficile ? Comment le vivent-ils ? Je vous propose de lire le témoignage de Lise.
« Nous avions entendu parler d’enfants “non adoptables”, cette dénomination me donnait chaque fois des frissons. Je me suis aperçue qu’il n’y avait pas d’enfants non adoptables mais des enfants non adoptés, car trop grands, handicapés ou issus d’une grande fratrie. Lorsque nous avons eu envie d’avoir un sixième enfant, cette prise de conscience m’est revenue en pleine tête et nous avons eu envie d’ouvrir notre famille à un de ces laissés pour compte plutôt que de faire un bébé maison. »
  • Grandir Autrement : Quelles ont été les démarches ? Lise : La procédure est identique : une demande de dossier au département, une enquête sociale d’une année et l’étude de notre dossier par une commission. Ce qui a été différent, c’est l’accompagnement pour l’enquête sociale. Nous avons déstabilisé l’assistante sociale qui ne comprenait pas notre choix. [Assistante sociale et psychologue] ont eu deux avis très divergents, ce qui a mené la commission à nous convoquer pour nous rencontrer lors d’une deuxième commission. Quelques jours après, nous recevions l’agrément « enfant à particularité » : notre sésame après une année éprouvante.
  • Pourquoi et/ou comment avez-vous choisi d’adopter un enfant porteur d’une trisomie 21 ? Nous avions contacté une association à laquelle les départements confient des dossiers d’enfants à particularités. En les rencontrant, nous leur avons exprimé nos limites et c’est eux qui nous ont aiguillés sur un enfant atteint de trisomie 21.
  • Comment cela s’est-il passé ? L’attente nous a semblé très longue : quatorze mois, ce n’est pas long pour une adoption mais c’est plus long qu’une grossesse. Ce qui accentuait cette impatience, c’est que nous nous doutions que l’association avait un enfant pour nous. Nous étions donc impatients d’en savoir plus sur cet enfant et agacés par la lenteur administrative. Dès que nous avons eu notre agrément, l’association nous a annoncé qu’Elona nous attendait dans une pouponnière de Paris. Elle avait 11 mois, était en pleine santé, aucun souci médical, mais il a encore fallu faire face à un long protocole administratif : un long mois où elle grandissait en collectivité, loin de nous, sans compter le protocole de rencontre.
  • Avez-vous rencontré des difficultés ? Heureux d’accueillir enfin ce nouvel enfant, de la découvrir, de faire sa connaissance dans le cocon de notre maison, les dix-huit premiers mois après son arrivée ont été très faciles. Elle était toujours tout sourire, ne pleurant absolument jamais, s’occupant d’un rien. C’est devenu plus compliqué lorsqu’elle a commencé à marcher à 2 ans et demi. J’étais enceinte de son petit frère et son enthousiasme était tourné vers l’expérimentation et la découverte […]
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Mélissa Plavis Je suis maman de quatre enfants : Liam et Lissandro, des jumeaux (2006), Alawn (2009) et Elyssan (2012). Mes enfants "grandissent autrement" depuis leur naissance. J’ai vécu avec eux quelques expériences dont il question dans Grandir Autrement : césarienne, AVAC, accouchements à domicile, allaitement long, de jumeaux, co-allaitement, communication sur les besoins d'élimination (HNI), instruction en famille, unschooling. Et j’en ai vécu d’autres pour moi-même : connaissance de sa fécondité, contraception naturelle, flux libre instinctif, etc. Selon moi toutes ces pratiques sont reliées et ont un lien direct avec l'écologie. Je m'intéresse aux alternatives écologiques dans tous les domaines et en particulier sur les questions de parentage proximal, de parentalité écologique et d’écoféminité. Je suis auteure d’un ouvrage intitulé Apprendre par soi-même, avec les autres, dans le monde. L’expérience du unschooling, publié aux Éditions Le Hêtre-Myriadis en 2017. Je suis également doctorante en anthropologie à l’université Paris-Nanterre et je travaille sur la question de la parentalité dans les familles en unschooling. Je dis parfois que je suis accompagnante polyvalente dans la mesure où ma spécialité est l'accompagnement, qu'il s'agisse de femmes, d'hommes, de couples, d'enfants, de personnes handicapées ou âgées. J'ai commencé ma vie professionnelle en tant qu'éducatrice sportive handisport et sport adapté. J'ai également été animatrice LLL et animatrice portage au sein de l'association Peau à Peau. Je suis une slasheuse comme on dit aujourd'hui : doula, formatrice en portage physiologique, formatrice en planning familial naturel (connaissance de sa fécondité, contraception naturelle, désir d'enfant). De plus, je suis attachée à communiquer sur la gestion du flux appelé également le flux libre instinctif (ou encore les femmes sans couche, parce qu’il n'y a pas que les bébés qui y ont le droit). Lorsqu'on m'a proposé d'écrire dans Grandir Autrement, j'ai bien sûr accepté avec joie. Contribuer à un magazine mettant en lien parentalité et écologie (et donc aussi féminité) ne pouvait pas mieux tomber. Je prends donc depuis janvier 2016 un grand plaisir à y écrire pour partager mes expériences et les idées que j'ai pu développer tout au long de ma vie ou bien d'aborder des thématiques avec la perspective qui est la mienne et ainsi, en me découvrant, les réinterroger tant que possible. Parce que je crois que la diversité est la résilience et/ou que la résilience est la diversité, je suis heureuse de pouvoir exercer toutes ces activités qui, bien que différentes, restent liées par les valeurs qu'elles soutiennent et véhiculent. Une façon pour moi d'allier ces valeurs à ma vie professionnelle sans mettre de côté ma vie familiale.

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