© Marlène M.
Parfois, alors qu’un contexte ne se prête pas à l’adoption, certaines familles accueillent un ou une mineur.e dans leur famille, comme leurs propres enfants, de manière bénévole. Peu connu par la majorité, j’ai eu envie de vous partager cette possibilité, que vous soyez un parent en difficulté ou une personne, éventuellement aussi parent, se trouvant dans une situation permettant cet accueil « désinstitutionnalisé ». Cet autre type de prise en charge me semble permettre d’offrir aux enfants et/ou parents nécessitants, un accueil de l’enfant plus « secure ». En effet, lorsqu’il s’agit d’une demande émanant des parents eux-mêmes, ce n’est pas parce qu’ils ne peuvent plus accueillir leurs enfants ou qu’ils ne se sentent plus en capacité, qu’ils ne souhaitent pas le meilleur pour eux. L’enfant peut, dans certaines hypothèses décrites par la loi, être confié à des tiers dignes de confiance, quand il y va de son intérêt, ou lorsque son ou ses parents ne sont pas en mesure de s’occuper de lui ou sont absents. Cette faculté est notamment prévue par l’article 373-3 du Code civil. Elle n’est pas limitée au cas où l’un des parents serait décédé ou se trouverait privé de l’exercice de l’autorité parentale. Bien que l’autorité parentale continue d’être exercée par le père et/ou la mère, la personne à qui l’enfant a été confié peut accomplir tous les actes usuels liés à la surveillance et à l’éducation du mineur. Seuls les parents et le Ministère public, éventuellement saisi par un tiers, peuvent saisir le juge aux affaires familiales en vue de voir confier l’enfant à un tiers, qui n’a pas la qualité juridique pour formuler directement la demande en justice de fixer la résidence d’un enfant dont il n’est pas le parent. Les familles d’Erika et Looping, ainsi que d’Ambre et Pierre, ont vécu cette expérience inattendue. Rien n’avait été prémédité. Elles nous dévoilent leurs histoires.

Création de liens

Pour chacune de ces familles, le lien entre le jeune et eux s’est fait par la force des choses. Voici le témoignage d’Erika : « Notre fille aînée, E., de presque 15 ans, est avec un jeune, T., de 16 ans, depuis dix-sept mois. Elle nous l’a présenté en décembre 2018. Il venait à la maison tous les week-ends et les vacances scolaires. Elle allait chez ses parents de temps en temps. Plus nous le découvrions et plus une relation affective se nouait avec lui, au-delà de ce jeune couple. Nous avons vite senti que ce jeune avait une vie familiale décousue et difficile. Nous l’avons pris sous notre aile. Nous lui apportions un certain équilibre familial les week-ends. Il était de plus en plus présent. Nous commencions à détecter une certaine négligence parentale. Nous restions vigilants. Nous n’appréciions pas trop quand notre fille allait chez ses parents. […] Plus il venait, plus une relation se nouait entre nous, plus il se sentait à l’aise et plus il se laissait aller à être lui, ôter son […]
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Mélissa Plavis Je suis maman de quatre enfants : Liam et Lissandro, des jumeaux (2006), Alawn (2009) et Elyssan (2012). Mes enfants "grandissent autrement" depuis leur naissance. J’ai vécu avec eux quelques expériences dont il question dans Grandir Autrement : césarienne, AVAC, accouchements à domicile, allaitement long, de jumeaux, co-allaitement, communication sur les besoins d'élimination (HNI), instruction en famille, unschooling. Et j’en ai vécu d’autres pour moi-même : connaissance de sa fécondité, contraception naturelle, flux libre instinctif, etc. Selon moi toutes ces pratiques sont reliées et ont un lien direct avec l'écologie. Je m'intéresse aux alternatives écologiques dans tous les domaines et en particulier sur les questions de parentage proximal, de parentalité écologique et d’écoféminité. Je suis auteure d’un ouvrage intitulé Apprendre par soi-même, avec les autres, dans le monde. L’expérience du unschooling, publié aux Éditions Le Hêtre-Myriadis en 2017. Je suis également doctorante en anthropologie à l’université Paris-Nanterre et je travaille sur la question de la parentalité dans les familles en unschooling. Je dis parfois que je suis accompagnante polyvalente dans la mesure où ma spécialité est l'accompagnement, qu'il s'agisse de femmes, d'hommes, de couples, d'enfants, de personnes handicapées ou âgées. J'ai commencé ma vie professionnelle en tant qu'éducatrice sportive handisport et sport adapté. J'ai également été animatrice LLL et animatrice portage au sein de l'association Peau à Peau. Je suis une slasheuse comme on dit aujourd'hui : doula, formatrice en portage physiologique, formatrice en planning familial naturel (connaissance de sa fécondité, contraception naturelle, désir d'enfant). De plus, je suis attachée à communiquer sur la gestion du flux appelé également le flux libre instinctif (ou encore les femmes sans couche, parce qu’il n'y a pas que les bébés qui y ont le droit). Lorsqu'on m'a proposé d'écrire dans Grandir Autrement, j'ai bien sûr accepté avec joie. Contribuer à un magazine mettant en lien parentalité et écologie (et donc aussi féminité) ne pouvait pas mieux tomber. Je prends donc depuis janvier 2016 un grand plaisir à y écrire pour partager mes expériences et les idées que j'ai pu développer tout au long de ma vie ou bien d'aborder des thématiques avec la perspective qui est la mienne et ainsi, en me découvrant, les réinterroger tant que possible. Parce que je crois que la diversité est la résilience et/ou que la résilience est la diversité, je suis heureuse de pouvoir exercer toutes ces activités qui, bien que différentes, restent liées par les valeurs qu'elles soutiennent et véhiculent. Une façon pour moi d'allier ces valeurs à ma vie professionnelle sans mettre de côté ma vie familiale.

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